De son ancêtre inuit, le kayak de mer a gardé l’apparence générale élancée et les qualité premières : rapidité et stabilité. Maintenant utilisé pour le loisir, il a subi plusieurs modifications dans sa construction et de nouveaux modèles voient le jour chaque année. Il se distingue du kayak de rivière par une étrave effilée, permettant une bonne vitesse de croisière et une proue (avant) plutôt relevée pour ne pas enfourner dans les vagues. Chaque pointe est munie d’un anneau de remorquage. L’équipement de base comprend habituellement un quadrillage de gros élastiques placés sur le pont et permettant de garder à portée de la main les accessoires de sécurité et d’orientation. Une corde faisant le tour du pontage (ligne de vie) complète habituellement cet équipement de base. Lors de parcours en mer, il est très important d’ajouter un compas à son équipement.
Il existe deux sortes de kayak de mer : les kayaks rigides et les kayaks pliants, c’est à dire démontables.
Le kayak rigide
Il est composé d’une coque et d’un pont moulés qui forment un tout rigide et étanche. Bien que le marché offre des modèles d’aussi peu que 3 mètres (9 pi 6 po) de long, un minimum de 4 mètres (13 pi) est recommandé pour un usage en milieu maritime. Cette longueur assure un meilleur comportement dans la houle et facilite la tenue d’un cap. Les matériaux utilisés ne flottant pas, l’embarcation doit être rendue insubmersible par la présence de ballons de flottaison ou de compartiments étanches.
Ces derniers sont créés en construisant des cloisons qui créent des sections indépendantes et étanches. En cas de chavirement, seule la section occupée par le(s) kayakiste(s) sera inondée, l’embarcation restant à flot et le bagage au sec.
Les compartiments étanches sont pourvus d’ouvertures étanches qui permettent d’y entreposer bagages et nourriture pour des excursions de plusieurs jours. Certains modèles duos mesurent jusqu’à 7 mètres (22 pi) de longueur et offrent trois énormes compartiments étanches. Un équipage habitué peut y caser tout le nécessaire pour 3 à 4 semaines en autonomie complète ou installer confortablement un jeune enfant dans le compartiment central. Le trou d’homme est habituellement conçu pour une seule personne. Le pont rigide peut recevoir du matériel maintenu par des cordages élastiques ou fixé à des endroits prévus à cet effet.
Deux types de matériaux sont utilisés : le polyéthylène linéaires (plastique) et les matériaux composites (fibre de verre, Kevlar et fibre de carbone). Le polyéthylène offre une excellente résistance aux chocs, un poids élevé, une glisse moyenne, une rigidité faible et un prix modéré. Son principal avantage est de permettre la fabrication de kayaks de série de bonne qualité et à meilleur prix. Son poids et sa faible rigidité limitent le nombre de modèles duos disponibles.
Quant aux matériaux composites, ils offrent une bonne résistance aux chocs, un poids moindre, une bonne glisse et une rigidité élevée, permettant la construction d’embarcations performantes. Les modèles sont plus sophistiqués et plus légers, avec insertion de renforts aux points de stress. En utilisant le Kevlar et la fibre de carbone, on peut gagner de 5 à 13 kg (11 à 28 lb) sur le poids de l’embarcation. Bien sûr, pour chaque kilo gagné, le prix augmente de façon exponentielle. Restez à l’affût de nos publications, un article sur les matériaux sera prochainement publié.
Le kayak pliant
La première mention d’une telle embarcation date de 1651, mais c’est au début du XXème siècle que le kayak pliant fait une apparition marquée en Europe. De son ancêtre rigide, il a gardé le principe d’une structure porteuse sur laquelle est tendue une “peau” composée d’une toile imperméable. Le “squelette” démontable facilite grandement son transport et son stockage. Rapidement délaissé par les amateurs de rivières, il a acquis ses lettres de noblesse sur tous les océans de la planète, du Cap Horn au Groenland en passant par l’Australie et l’Antarctique.
Les matériaux maintenant utilisés pour la structure comprennent le bois (frêne), l’aluminium et des plastiques tels que le polyéthylène à haute densité et le polycarbonate. La toile (coton ou nylon) est enduite de PVC, d’Hypalon ou de polyuréthanne qui la rendent imperméable et résistante à l’abrasion tout en assurant une bonne glisse.
Sur de nombreux modèles, le trou d’homme est beaucoup plus grand que sur les coques rigides, permettant alors d’accueillir une, deux voire trois personnes. Une jupette vient assurer l’étanchéité lorsque nécessaire. Des boudins de flottaison gonflables, situés de chaque côté, assurent la mise en tension de la toile et rendent le trou d’homme insubmersible. Le montage par une personne habituée s’effectue en 10 à 40 minutes suivant les modèles. Il n’offre aucun compartiment à bagage étanche, ce qui permet un chargement du bagage et un accès plus facile, mais impose l’utilisation de sacs parfaitement étanches.
Son comportement en mer est aussi bon (meilleur diront ses partisans) que celui des kayaks rigides, même si l’ensemble structure et toile est plus flexible. De nombreuses expéditions l’adoptent chaque année pour des destinations nordiques (terre de Baffin, Groenland, etc.) où le climat et l’isolement commandent l’utilisation d’un matériel éprouvé.
Ses détracteurs lui reprochent d’être plus fragile à l’abrasion, de demander un entretien périodique (surtout en milieu marin) et d’être moins rapide. Les modèles à boudin latéral extérieur sont sensiblement plus larges qu’un kayak rigide, ce qui déplaira aux personnes de petite taille. Son poids est supérieur ou égal à un kayak en fibre de verre, mais plus léger qu’un kayak en polyéthylène. Les duos sont plus courts que les modèles rigides, ce qui peut se traduire par un gain de poids de 5 à 10 kg (11 à 22 lb).
Son prix est comparable à celui d’un kayak rigide en Kevlar, ce qui l’éloignera de certaines bourses.
Et le gouvernail dans tout ça ?
Est-il nécessaire d’avoir un gouvernail ? Le débat fait rage dans la communauté, chaque camp y trouvant ses arguments. Le gouvernail donne au débutant un bon contrôle de la direction et permet au pagayeur plus aguerri de corriger la dérive provoquée par le vent ou le courant. Il peut être remonté sur le pontage lors du transport ou en eau peu profonde. On le contrôle avec les pieds grâce à un système de pédales et de câbles. De nombreux kayaks de mer (rigides surtout) en sont équipés. Sur certains modèles (anglais notamment) on lui substitue une quille escamotable comme sur certains dériveurs.
Ses détracteurs lui reprochent son risque de bris, le poids et la mécanique qu’il ajoute au kayak et le trouvent gênant lors des esquimautages. Ils préfèrent une coque munie d’une quille plus prononcée, les changements de direction se faisant principalement en gîtant le kayak.
Cela vous fait déjà pas mal d’informations à retenir ! Rendez-vous dans un prochain article pour la suite.
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