Alors que les journées raccourcissent, que l’eau s’est refroidit et que les feuilles arborent leurs plus belles couleurs, le petit sentiment de nostalgie hivernal de tout pagayeur refait surface. Un dernier sursaut d’enthousiasme nous éprend alors et chaque belle journée est une dernière occasion de passer du bon temps sur l’eau.
Le cours des saisons ne saurait toutefois nous épargner les grands froids d’hiver et la neige qui s’accumule. Avant qu’il ne soit trop tard, il est important d’entreposer votre embarcation convenablement pour maximiser sa durée de vie et éviter un écrasement par la neige.
Chaque embarcation a ses particularités. Le niveau d’entretien et de préparation à l’entreposage varie selon les matériaux de construction. Certaines règles sont cependant toujours vraies :
● Positionner votre canot ou kayak à l’envers
● Supporter la coque adéquatement
● Prévenir l’accumulation de neige sur l’embarcation
● Minimiser les variations de température
● Éviter l’humidité.
Positionner l’embarcation à l’envers
Pour les canots et les kayaks, une des premières préoccupations doit être de positionner l’embarcation à l’envers. Si vous devez l’entreposer à l’extérieur, il est essentiel de prévenir l’accumulation d’eau à l’intérieur de la coque. Les gels et dégel successifs causeraient assurément des bris. La position à l’envers est la solution la plus fiable pour éviter cela. Il y a aussi d’autres avantages secondaires tels que de minimiser l’accumulation de poussière et de débris ainsi que de diminuer l’espace habitable pour les rongeurs ou autres animaux qui sont susceptibles de faire de votre embarcation leur logis pour l’hiver.
Supporter l’embarcation adéquatement
Toutes les embarcations possédant une coque rigide nécessitent un support lors de l’entreposage. Cela est valable pour toute l’année et pas seulement lors de l’entreposage hivernal. Puisque votre embarcation passe la majorité de son temps sur ses supports, ceux-ci doivent bien soutenir la coque et répartir son poids afin de minimiser les déformations possibles.
Supporter un canot
Les canots ont l’avantage de présenter des plats bords symétriques assurant la rigidité de l’embarcation. Ceux-ci doivent être utilisés pour appuyer et maintenir le canot à l’envers. On utilisera alors deux appuis bien plats et parallèles afin de n’induire aucune torsion dans la coque. Deux tréteaux identiques sont l’idéal. Ceux-ci doivent être placés à distance relativement égale du centre afin de répartir le poids sur les 4 points d’appui. Il n’est pas nécessaire d’avoir un tréteau à bonne distance du sol cependant il faut qu’il y ait une bonne circulation d’air tout autour des plats bords et des pointes.
L’autre technique souvent utilisée consiste à suspendre le canot avec des courroies qui répartissent l’appui sur les endroits en contact avec les plats bords. La corde ou les courroies forment alors un “U” pour soutenir le canot. Tout comme les tréteaux, il est préférable de disposer les courroies ou les cordes à distance égale du centre.
Supporter un kayak ou une planche à pagaie
Comme les kayaks récréatifs et les planches à pagaies présentent généralement des formes arrondies, ces embarcations ne peuvent être supportées aussi simplement qu’un canot. Un tréteau bien plat ne suffit pas puisqu’il induit une déformation aux points de pression. Deux options sont alors possibles :
- Ajouter des blocs de foam ou de microcell prenant la forme de l’embarcation sur les tréteaux
- Suspendre l’embarcation à l ‘aide de cordes ou de courroies de la même manière que ce serait fait avec un canot.
Prévenir l’accumulation de neige
La plupart des embarcations peuvent être entreposées à l’extérieur, mais aucune n’apprécie de se faire enterrer sous plusieurs kilos de neige. C’est encore pire lorsque le soleil plombe et qu’une portion de cette neige se transforme systématiquement en glace et se compacte sur votre embarcation.
Une accumulation de neige peut avoir plusieurs conséquences. Dans le meilleur des cas, votre embarcation a une rigidité structurelle hors norme et vous l’avez supportée adéquatement sur toute sa longueur. La coque pourrait alors s’en tirer avec des déformations mineures. Au fil des années, cette négligence finira toutefois par avoir des conséquences, un de ces hivers particulièrement neigeux sera suivi par un redoux qui résulte en une surcharge supérieure à la normale et ce sera le coup fatal. Dans la plupart des cas, la construction de la coque ne permet simplement pas de résister à l’accumulation de neige et celle-ci sera écrasée. Le coût des réparations sera alors de quelques centaines de dollars.
Les deux seules options pour prévenir l’accumulation de neige sont d’entreposer votre embarcation à un endroit à l’abri ou de la déneiger tout l’hiver. Vous ne devez pas laisser plus de neige que sur un garage de toile.
Minimiser les variations de température
Alors que certaines embarcations sont très résistantes et faites d’un matériau uniforme peu susceptible à la dilatation thermique, d’autres sont tout l’opposé. La dilatation thermique des différentes composantes de votre embarcation peut générer des contraintes et causer des bris parfois difficiles à réparer. Le meilleur indicateur de risque est la présence de matériaux de nature différente fixés ensemble. Par exemple, un canot de polyéthylène avec des plats bords de bois sera à risque puisque le coefficient de dilatation thermique du bois et du plastique n’est pas le même. Lorsque la température deviendra très froide, des tensions seront créées à tous les points ou le plat bord est vissé à la coque ce qui pourrait faire fissurer celle-ci.
Les deux solutions possibles sont d’entreposer l’embarcation où les variations thermiques sont faibles ou de limiter l’accumulation de tension en desserrant les points de connexions. Vous pouvez par exemple desserrer les vis connectant les différentes composantes afin d’éviter l’accumulation de tension et laissez travailler les matériaux.
Éviter l’humidité
Ce conseil est particulièrement vrai pour les embarcations contenant des pièces de bois, mais ne se limite pas à celles-ci. Le cas extrême d’une embarcation de bois laissée directement au sol dans un lieu humide où la végétation est abondante est l’exemple par excellence de ce qu’il ne faut pas faire. Une embarcation dans cette situation se gorge d’humidité ce qui en plus d’augmenter considérablement son poids, réduit sa durée de vie à cause de la moisissure qui s’y développe. La solution est évidemment d’éviter les lieux très humides, mais principalement d’assurer une bonne circulation d’air tout autour de l’embarcation et aucune accumulation d’eau à l’intérieur de celle-ci.
Les embarcations gonflables
Le cas des embarcations gonflables est légèrement différent. Si vous décidez de laisser votre embarcation gonfler ce qui n’est pas une mauvaise idée, il faut vous assurer de maintenir une pression minimale qui permet de maintenir la forme de la coque, mais sans plus. Il faut alors la supporter adéquatement et respecter les recommandations
précédentes.
Si vous décidez de dégonfler votre embarcation et disposez d’énormément d’espace, la laisser à plat est la meilleure option. Comme la vaste majorité des gens ne disposent pas de cet espace, il est préférable de la ranger dans son sac de transport. Il est alors recommandé de ranger votre embarcation dans la même configuration que lors de son achat.
La meilleure approche
Évidemment, tout le monde a ses contraintes. Cependant, si vous avez le choix, la meilleure approche est d’entreposer votre embarcation à l’intérieur, à l’abri des variations de température importantes, des rongeurs et parasites, et des rayons du soleil directs. En plus d’être à l’intérieur, celle-ci doit être bien supportée afin d’éviter toute déformation durable de la coque.
Il ne vous reste plus qu’à profiter des joies de l’hiver et de ce temps de répit pour partager vos meilleurs clichés sur l’eau et planifier vos prochaines sorties. Quelle plans d’eau découvrirez-vous l’été prochain ?
Par Canots Légaré
