Par Stéphanie Beauregard
3/7
5 canots duos – 16 jours – 275 kilomètres – 27 portages – deux tronçons de rivière remontés – plusieurs lacs – deux rivières descendues.
Nous devons finalement nous arrêter sur un terrain privé. Les sites de camping étant plutôt rares sur ce tronçon, nous avons passé le dernier par inadvertance, la fatigue n’aidant pas à la prise de décision. Nous sommes sur un territoire autochtone et quatre dames arrivent deux heures après notre arrivée. Nous initions la jasette et ce n’est pas long avant qu’elles proposent de nous offrir du bois, etc. Elles venaient « voir l’état de leur propriété après la tempête de la veille », mais la coïncidence avec notre présence est quand même étonnante. C’est une belle rencontre. Je leur laisse un petit mot de remerciement à notre départ le lendemain.
La bouffe est bonne. Le coucher de soleil est magnifique. Nous rions beaucoup d’une petite aventure survenue en bordure de rivière : la rive, traîtresse, et la glaise ont englouti aisément une paire de Crocs.
Demain sera un grand jour : nous descendons le tronçon de la rivière Kipawa. Nous ferons face à une bonne dose d’eau calme, quelques rapides, de la cordelle (glisser les canots dans le rapide avec le bagage, mais sans passagers), du halage (tirer les canots sur la rive avec les bagages) et nous débuterons la remontée par la rivière aux Pins. Une grosse journée en perspective!
Les rapides auraient pu être beaux, mais le niveau d’eau est trop bas. Nous accrochons plusieurs roches, nous devons cordeler un rapide et certaines descentes sont hasardeuses. Nous débutons la remontée de la rivière aux Pins. En fin de journée, le groupe doit se diviser sur deux sites de camping non identifiés sur les cartes parce qu’il est tard, que nous sommes fatigués et que quelques personnes sentent le besoin de prendre une décision exécutive. C’est la bonne décision toutefois puisque nous sommes partis à 8h30 et qu’il est presque 18 heures. Nous défrichons un peu pour certaines tentes.
Quand nous faisons des efforts et que le corps est ainsi sollicité, je trouve important de prendre le temps de se recentrer. Nous sommes quatre de notre côté de la rive. Nous faisons une petite saucette pour se laver, nous dégustons un petit Pastis et nous rions un peu avant de rejoindre le restant du groupe sur l’autre rive pour le souper. Ça fait du bien.
En fin de soirée, Stéphane révise les cartes avec moi. Nous devancerons peut-être la journée de congé pour ne pas s’exténuer. Nous dormons sur les roches en bordure de la rivière. La tête sur l’oreiller, la vue par la moustiquaire est reposante après cette journée éreintante.